J’ai eu la chance de pouvoir écrire un article à la demande de ma maison d’édition Alliance Magique pour leur magazine-catalogue Alliance Magique le Mag’ qui est gratuit et est une véritable petite mine d’articles, d’infos etc. sur nos disciplines en plus de voir tous les livres édités et les prochains (ce qui en fait un magazine trimestriel très épais). Si vous n’êtes pas abonnés (il vous suffit de vous inscrire et de payer 5,01€ une seule et unique fois pour les frais de port et éviter les faux comptes et donc une perte inutile du magazine, juste qu’une seule fois !, et après vous le recevrez tout le temps (en toute confidentialité) sans rien payer de plus ni besoin de reconduire l’abonnement car cela se fait gratuitement automatiquement) vous pourrez aussi le trouver dans vos librairies ou leur demander qu’ils le commandent (toujours gratuitement). Si ce n’est pas encore fait, qu’attendez-vous ?! Voici le lien en cliquant ici sur Alliance Magique.
En attendant, voici un extrait du magazine, en particulier mon article. Cela vous donnera une idée de ce qu’est ce fantastique mag’. Pour les personnes n’arrivant pas à lire sur les photos, vous trouverez la version blog juste à la suite.
La pratique magique est protéiforme, les multiples traditions et systèmes peuvent nous déboussoler au premier abord et donc engendrer des freins quant à se lancer. Cependant, à travers l’ensemble des pratiques, et au-delà des paradigmes consensuels ou doxas, il est possible d’aborder différents points faisant offices de tronc commun. Ainsi, quel que soit votre tradition ou système auquel vous êtes inféodé, ces conseils peuvent être appliqués sans dénaturer vos croyances et sans rajouter de nouveaux dogmes.
1) S’entraîner
Le débutant ou l’amateur à tendance à négliger l’entraînement énergétique ; pensant à tort que le rituel est une recette se suffisant à elle-même. Or le rituel est un psychodrame, une théâtralisation symbolique permettant « d’encoder » votre intention et votre volonté dans l’énergie subtile générée en grande majorité par le praticien. Si nous émanons tous de l’énergie subtile, il n’en reste que nous ne la contrôlons pas tous avec la même facilité, de même que la quantité émise diffère autant que sa qualité ou densité. Et afin d’accroitre ses réserves énergétiques et par conséquent sa capacité à disposer d’une plus grande quantité d’énergie subtile, de savoir la mouvoir, et de la charger d’une information non-locale (votre intention/volonté) cela passe par un entraînement drastique et quotidien. Aujourd’hui il existe de nombreux ouvrages proposants différents exercices, La Voie du Mage de Arnaud Thuly est certainement celui qui les compulse et les organise le mieux, dans un ton relativement moderne et dénué de tout dogme. Il faut savoir que sans un entraînement préalable, il est peu probable qu’un rituel fonctionne. C’est en quelque sorte la clé de voute de toutes pratiques magiques et énergétiques.
2) Évaluer son état mental et corporel
Une autre grande négligence est l’hygiène mentale et physique. Un bon entraînement permet d’éviter les affres courantes, mais il arrive que l’on ne puisse rien y faire et que la maladie, le moral ou les troubles en tout genre ne puissent être évités. À noter qu’une énergie subtile saine va de pair avec un état sain. Si vous êtes malade, ou que vous êtes très angoissé (par exemple) cela va forcément phagocyter votre énergie subtile, votre concentration et par conséquent les informations que vous allez produire. Ainsi, veuillez toujours à faire des introspections pour savoir si vous êtes en état de pratiquer.
3) Analyser sa vraie volonté
Nous avons tous tendance à confondre la volonté, avec l’intention, le désir et le besoin. La volonté est la faculté ou l’aptitude à se décider, c’est notre moteur, ce qui pousse à agir. En ésotérisme et spiritualité, c’est le rythme vivant de l’univers comme l’explique très bien Schopenhauer, pour lui la Volonté est ce que nous appelons l’énergie subtile. L’intention est l’état psychologique de l’individu mentalisant un but. Pour une pratique efficace, il est important de savoir tirer parti de l’équilibre entre les deux. Ce qui va distinguer notre volonté d’un désir ou d’un besoin est notre libre-arbitre, qui n’est que la capacité de faire un choix qui ne soit pas poussé par la facilité, la supplication ou la cupidité. Là aussi un équilibre entre concentration et lâcher-prise est primordial.
4) Savoir formuler son intention
L’intention étant l’état psychologique permettant la volancie (acte de volonté / émission d’intention par visualisation créatrice), elle doit passer par un processus perceptif et cognitif afin de s’inscrire dans l’énergie subtile. La première étape est symbolique, en commençant donc par la verbaliser. Pour cela, il vous suffit de tourner votre phrase de manière positive, le plus simplement possible, avec une seule proposition (sujet-verbe-complément), au présent de l’indicatif. Le verbe doit être en accord avec l’action (évitez les verbes du genre : vouloir, désir, souhaiter…) ils ont une signification trop introspective, ici l’on vous demande un verbe signifiant l'acte (du style : avoir, être, faire…). Au final, cet énoncé va représenter votre intention comme déjà réalisée. Cette phrase sera votre amorce cognitive qui préactive votre visualisation tel un stimulus. Par la suite, on affine la sub-symbolique en donnant sens à des symboles graphiques qui correspondent à votre intention, pour cela référez-vous à votre référentiel personnel, plus qu’à des dictionnaires de symboles. Puis vous allez apporter une notion temporelle à votre visualisation, une période comme une saison qui sera le décor de votre visualisation. Et vous allez rajouter des notions conceptuelles : les personnes qui sont en lien avec l’intention, les émotions, les contextes, les actions… Ensuite, il vous faut donner une notion spatiale, déterminer l’endroit contextuel relié à votre intention. Pour finir, vous devez faire appel à tous vos sens conjointement, ressentez tout : le goût, l’odeur, les textures, les lumières, les couleurs, les formes, les sons, les sensations proprioceptives et somesthésiques. Répétez plusieurs fois ce processus avant le rituel afin d’être sûr de le réussir le jour j.
5) Étudier son rituel
Un rituel cela s’étudie. Il est plus que courant qu’un rituel contienne des erreurs ou des éléments que vous ne connaissez pas. Chaque nom de divinités ou entités et concept, chaque terme, gestes et outils doivent être rigoureusement vérifiés et connus. Pareillement pour les formules, j’en ai parlé plus en profondeur dans mon premier ouvrage Les Mécanismes de la Pratique Magique, il y a tout à parier qu’il faudra les corriger, afin que l’inconscient puisse y voir un sens symbolique. Soyez iconoclaste, n’ayez pas peur de mettre les mains dans le cambouis en vous appropriant un rituel.
6) Préparer son rituel
Une fois que le rituel est approprié, il est temps de le convertir selon votre paradigme ou doxa, système de croyance et/ou votre tradition. L’important c’est qu’il vous parle, qu’il soit en accord avec vos standards. Le connaître par cœur, dans les gestes comme les paroles est un gage de sécurité. N’hésitez pas à le répéter, comme une pièce de théâtre, afin d’être sûr de savoir le réaliser parfaitement le moment venu. Le jour j, soyez sûr d’être parfaitement au point et en état. Préparer votre espace de travail, commencez par mettre en place les outils et tout ce qu’il convient. Ne partez jamais à l’aveugle. Si d’aventure, vous avez des urgences et deviez mettre en place des rites de protection (par exemple), l’astuce est que vous devez toujours être prêt en maîtrisant, déjà dans votre panoplie, des rituels pour chaque éventualité. Cela doit faire partie de votre entraînement.
7) Se relaxer, méditer et s’ancrer
Maîtriser son mental est une autre clé pour réussir ses rituels. S’avoir être dans l’instant présent, calme, détendu, l’esprit clair sans émotion discordante, puis s’avoir faire le vide mental sont des notions essentielles. Cela permet en outre d’avoir une énergie subtile de meilleure « qualité » et aussi de pouvoir créer des informations non-locales précises et sans pensées automatiques qui viendraient dénaturer votre intention. Une idée stable et organisée, logique et cohérente, concrète et déterminée, permet à cette idée de « s’imprimer » plus efficacement dans l’énergie subtile, son vecteur.
8) Purifier son espace, ses outils et soi, avant et après un rituel
Si l’hygiène mentale et physique est importante, il n’en reste pas moins qu’une hygiène énergétique l’est tout autant. Nous, comme ce qui nous entourent, émanons constamment de l’énergie subtile avec différentes informations. Afin que ces informations ne viennent pas perturber celles que vous allez créer ou condenser pendant votre rituel, faire en sorte de contrôler votre environnement afin de créer une zone aseptique énergétiquement, vous permet d’éviter tout désagrément regrettable. Purifiez tout, votre espace, vous-même, vos outils, absolument tout. Le plus régulièrement possible à mesure d’une à deux fois par semaine, et surtout avant et après un rituel. C’est comme dans un bloc opératoire, tout doit être stérile afin d’éviter les bactéries, microbes et infections. En pratique magique, c’est la même chose. Travailler dans des conditions « clean » est la clé d’une pratique saine et sans risque.
9) Savoir lâcher-prise et opérer le phénomène de rupture
Si le lâcher-prise et le phénomène de rupture sont deux notions dépendantes de l’autre, il s’avère qu’elles sont toutes deux différentes. Le phénomène de rupture est la capacité d’interrompre son rituel au bon moment (ou les forces sont à leur acmé) et de passer à autre chose instantanément afin de faire en sorte que l’énergie subtile chargée puisse être projetée sans rétention.
Pour rappel, un rituel suit différentes phases que voici :
- On accumule de l’énergie subtile au sein de cercle magique
- On déconnecte le mental en faisant le vide
- On utilise la visualisation créatrice de l’objectif
- On invoque (au besoin) des entités
- On condense l’énergie subtile de notre intention et volonté
- On projette toute l’énergie subtile vers sa cible/réalisation
Le lâcher-prise est un état d’esprit à entretenir afin d’arriver plus facilement à ce phénomène ; c’est une forme de fatalisme positif, laisser les choses se faire afin de ne pas avoir d’attente sclérosante n’est pas une forme d’abandon mais de confiance. Arriver à ces deux facettes, permet de ne pas maintenir l’énergie subtile en place au risque de l’alimenter d’informations contradictoires ou hors-sujet.
10) Éviter les pièges du mental
Notre cerveau a très vite fait d’interpréter tout et n’importe quoi comme des signes. Ce qui démontre que le lâcher-prise n’est pas encore arrivé à maturité. Afin de vous aider à l’apprentissage du lâcher-prise, comprendre comme fonctionne votre cerveau à travers la logique formelle et informelle, la formation des biais cognitifs, etc., vous donnera les bases nécessaires afin de déjouer le mental et de ne pas tomber dans ses nombreux pièges, comme l’apophénie, le concept performatif, les erreurs fondamentales d’attribution, et le sophisme de « à la suite de cela, donc à cause de cela ». Ce sont des exemples parmi tant d’autres, auxquels je vous laisse chercher sur internet de quoi ils résultent. Étudier tout ce pan de raisonnement vous permettra d’aller au-delà les fausses croyances qui ne mènent qu’à une pratique fallacieuse.
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