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Photo du rédacteurSébastien Le Maôut

COMBIEN DE TEMPS MET UN RITUEL À FAIRE EFFET OU AGIR ?

Dernière mise à jour : 23 févr. 2023




La question de savoir quand les conséquences d'une action magique, énergétique ou spirituelle se manifesteront préoccupe tout le monde, qu'il s'agisse de praticiens, de pratiquants ou de clients. Beaucoup promettent ou projettent des délais fantaisistes, tels que les marabouts avec leurs affirmations telles que "faire revenir l'être aimé en 3 jours" ou encore "effet immédiat". Cependant, la désinformation, les arnaques avec des fausses promesses, des paralogismes ou des croyances délirantes pullulent encore sur le net, comme des poux sur la tête d'un enfant, ce qui est source de rire ou de larmes pour les internautes.


Cependant, la réalité est très différente de ce qu'on entend partout et répondre à cette question nécessite d'expliquer certains éléments complexes. Un exemple classique et véritable cas d'école est celui du retour affectif, qui est la question brûlante de l'ensemble des clients, étant donné que 99% d'entre eux contactent un mage ou sorcier pour ce sujet en particulier. Bien que cet exemple soit factuel, il est représentatif de tout acte magique ou énergétique, quel que soit la technique, la tradition, le praticien ou la nature de l'acte. Il est important de souligner l'éthique dans le retour affectif et je vous invite à lire mon article à ce sujet en cliquant ici.

Il existe un trait commun chez les individus, qui consiste à confondre le temps de réalisation d'un rituel avec le temps d'attente d'un effet ainsi que la durée de cet effet. En conséquence, beaucoup d'entre eux croient à tort que des effets doivent se produire pendant la période où un rituel est pratiqué sur plusieurs jours. Cependant, cette croyance est entièrement fausse. Pour illustrer cette idée, une métaphore peut être employée : imaginez que vous préparez une tarte aux pommes pour la personne que vous aimez, il serait impensable de lui faire manger le gâteau si vous êtes en plein milieu de la préparation. Il en va de même pour un rituel, celui-ci ne sera complet que lorsque tous les aspects auront été pris en compte. Cette logique est indéniable, vous en conviendrez.


En poursuivant cette analogie culinaire, lorsque la tarte aux pommes a fini de cuire, il est nécessaire de la sortir du four et d'attendre qu'elle refroidisse avant de la déguster, sous peine de risquer des brûlures pour vous-même ou la personne aimée. Il en va de même pour le rituel, car il faut du temps pour que les énergies utilisées se propagent.


Pour poursuivre notre comparaison culinaire, une fois refroidi, le gâteau doit être présenté de manière attrayante pour susciter l'envie de le manger : forme, odeur, couleur, ingrédients, etc. doivent être soigneusement sélectionnés pour produire une sensation chez l'autre. Cette même logique s'applique au rituel de retour affectif : les ingrédients, formes, odeurs et couleurs sont sélectionnés en fonction de vos sentiments (en tant que demandeur et personne visée par le rituel), votre expérience, votre histoire, vos interactions psychologiques, etc. Ces éléments sont ensuite organisés, capitalisés et programmés selon votre volonté, avant d'être projetés par le praticien.


Le rituel et ses instruments ne sont que des moyens pour donner forme à ce que vous fournissez au praticien comme matière première, à savoir votre relation et ses histoires et sentiments. En conséquence, le rituel cherchera à susciter l'envie chez l'envoûté(e) de goûter au gâteau. Pour conclure cette métaphore avec la tarte aux pommes, une fois que la personne que vous aimez en a mangé une part (ou le gâteau entier, si elle est gourmande), elle décidera si elle a aimé ou non votre tarte. Si elle a aimé, elle sera satisfaite ou vous remerciera pour le plaisir gustatif que vous lui avez procuré. Il est probable qu'elle vous demande de lui en faire à nouveau ou qu'elle apprécie votre geste, ce qui aura pour conséquence une série de résultats positifs. Si elle n'a pas aimé, elle sera dégoûtée, ne mangera plus et vous regardera avec méfiance lorsque vous lui proposerez à nouveau vos talents culinaires... et elle ira manger du gâteau chez quelqu'un d'autre. Les êtres humains sont tellement prosaïques...


En ce qui concerne le rituel, c'est également la même chose : l'envoûtement ne sera efficace que si son subconscient est en accord avec les énergies qui lui sont projetées. Elles doivent s'emboîter comme une serrure et sa clé, ce que l'on appelle l'effet diapason. Si c'est le cas, alors les compétences du praticien seront les plus pertinentes, car un praticien compétent veillera à ce que les effets durent longtemps, du moins jusqu'à ce que la conclusion souhaitée soit atteinte. Cependant, si la personne n'est pas en accord avec les énergies projetées, alors qu'elle soit traitée par un praticien compétent ou non (même le meilleur et le plus puissant au monde), les effets ne seront jamais durables, voire jamais manifestés.

Comment peut-on déterminer si une personne sera réceptive ou non aux énergies subtiles programmées dans un but spécifique et comment peut-on prédire leurs effets ? Cette question amène à se pencher sur la nature de l'énergie subtile qui est invoquée et utilisée par les praticiens en occultisme, ésotérisme, spiritualité, magie, sorcellerie et énergétique. En effet, cette énergie est considérée comme acausale, c'est-à-dire qu'elle ne suit pas les règles de l'espace-temps auxquelles la matière est soumise. Cette propriété explique pourquoi la magie peut agir à distance sans que la personne soit nécessairement présente. Toutefois, cela signifie également que le temps n'a pas la même signification pour cette énergie subtile que pour nous. Cette notion est étudiée par certains chercheurs scientifiques, tels que Rupert Sheldrake, qui ont développé des théories sur l'existence d'informations non-locales circulant dans un champ d'énergie encore inaccessible et impossible à constater concrètement. Sheldrake a élaboré la théorie de la causalité formative pour expliquer l'influence de ces informations sur les individus, qu'ils soient humains, animaux, végétaux ou minéraux, à toutes les échelles de l'univers. Selon cette théorie, plus une information est répétée, plus elle se manifestera sur un grand nombre d'individus, des particules les plus infimes à l'humanité et au cosmos les plus vastes. D'autres chercheurs, tels que Ervin Laszlo, Régis Dutheuil, James L. Oschman et Henri Bergson, ont également contribué à la reconnaissance de cette notion.

Actuellement, la communauté scientifique sceptique ne considère pas sérieusement cette théorie en raison de son caractère invérifiable (ou irréfutable selon l'expression consacrée) et de sa difficulté à se conformer aux modèles observables. Bien que difficilement observable dans le domaine matériel, cette théorie trouve tout son sens et est largement observée dans les recherches menées sur l'énergétique et la magie expérimentale. En effet, la répétition d'un acte visant à diffuser une information jusqu'à ce que la cible puisse l'intégrer rappelle fortement un rituel magique tel que l'envoûtement, qui se répète généralement pendant 28 jours ou plus afin d'influencer une personne. Par conséquent, la communauté scientifique sceptique classe cette théorie comme relevant de la magie, une position justifiée.



La causalité formative présente une particularité en matière de temps, à savoir que celui-ci peut se dilater. Cette dilatation temporelle est un effet de la relativité restreinte formulé par Einstein, un concept qui peut paraître complexe aux non-initiés. Pour les curieux, des documents et vidéos de vulgarisation scientifique sont disponibles pour en apprendre davantage. En outre, dans le cadre de la causalité formative, le phénomène de dilatation temporelle n'est pas le seul en jeu : selon le référentiel de l'observateur et de l'observé, différents processus temporels peuvent être observés. Du point de vue subjectif, cela montre que la perception du temps est propre à chacun et que notre système de mesure n'est pas aussi absolu que le laisse penser le système galiléen, du moins dans le relatif et le subjectif, car en réalité, la situation est plus complexe. En somme, que l'on considère les informations non-locales ou leur vecteur, l'énergie subtile, la notion de temps en ce qui concerne la circulation de l'énergie est difficile à observer et à mesurer.


En ce qui concerne la transmission de l'information non-locale, il est important de s'intéresser au temps d'attente nécessaire avant que cette information puisse influencer un individu. Pour répondre à cette question, il convient d'examiner le modèle probabiliste de communication de Shannon. Voici une représentation simplifiée de ce modèle que nous allons commenter ensemble :


Dans notre contexte, la source et l'émetteur sont respectivement le praticien et le client. Le client demande une action, ce qui constitue la source de l'information. Le praticien encode alors cette information de manière "sensorielle" en utilisant ses pratiques et la transforme en un signal, c'est-à-dire qu'il projette l'information non-locale (également appelée "charge") dans l'énergie subtile, ce qui fait de lui l'émetteur. Le canal de transmission est l'énergie subtile elle-même, c'est par ce vecteur que l'information circule. Pendant ce processus, il est possible que l'information rencontre du bruit. Le bruit correspond à d'autres informations (naturelles ou artificielles) qui évoluent dans le plan d'énergie subtile. Il est possible qu'une information extérieure à celle émise par le praticien modifie légèrement (ou grandement, dans le cas rare où cette information extérieure a pour but d'annihiler le travail du praticien) le contenu de l'information initiale. Cette information aura alors été altérée. Cela peut être comparé à une conversation téléphonique où des grésillements sur la ligne peuvent altérer certains mots sans pour autant empêcher la compréhension globale de l'interlocuteur.


Ensuite, cette information légèrement altérée rencontre l'aura de l'individu cible, autrement dit son champ d'énergie. L'aura de l'individu dégage des charges propres à sa personne. Les nouvelles informations vont donc se confronter aux charges de l'individu cible, ce qui va les altérer davantage.

L'accumulation d'informations dans l'environnement énergétique de la personne sous l'envoûtement exercera une pression sur son dégagement énergétique, jusqu'à pénétrer sa structure de charge par un processus de pression osmotique. Une fois que cette information s'est frayé un chemin jusqu'à atteindre une densité d'énergie et une signification similaire dans le dégagement énergétique de la personne, les choses peuvent devenir compliquées. Par exemple, supposons que l'information A soit envoyée par le praticien à la demande du client, qui veut récupérer les sentiments de son ex-partenaire, et que l'information B soit projetée naturellement par la personne sous l'envoûtement, disant "je n'aime plus untel". Dans ce cas, l'information A sera rejetée par l'information B. Pour que l'information A soit intégrée, il faudra que l'information B soit identique ou presque à la A, ou que la A soit plus dense et en plus grande quantité que la B afin de l'écraser, ce que l'on appelle l'effet d'équilibrage, l'effet différentiel, l'effet de relâchement d'effort ou encore l'effet d'équilibre statistique. Cependant, les informations peuvent être de toute nature et cet exemple n'est qu'un cas parmi d'autres.


Dans le cas où les informations A et B sont presque identiques, les effets ne seront pas immédiats, car les légères différences auront une importance. Le processus d'intégration de l'information AB mélangée dans le système psychosomatique de la personne sous l'envoûtement dépendra de son mental, de la réactivité de ses sens et de son cerveau, qui peuvent différer d'une personne à l'autre, ce qui peut prendre plus ou moins de temps. Il est à noter que les informations ne peuvent jamais être totalement identiques.


Pourquoi une information artificielle, telle que celle impliquée dans le retour affectif, ne peut-elle jamais être identique à l'information naturelle de l'envoûté(e) ? Il convient tout d'abord de noter qu'une information naturelle est directement produite par la personne concernée, c'est-à-dire l'envoûté(e), et encode dans un champ énergétique un panel de détails que le praticien ne peut pas reproduire, car il n'a pas vécu l'histoire du client. Il peut tout au plus s'en rapprocher. Par ailleurs, il pourrait être suggéré de faire participer le client activement dans le processus, afin d'obtenir les détails les plus fins et ainsi donner plus de poids à l'information artificielle. Toutefois, le client ayant vécu l'histoire de son propre point de vue, n'aura probablement pas le même point de vue que l'envoûté(e). Nous interprétons tous les événements à notre manière et notre cerveau les traite en souvenirs qui ont tendance à évoluer au cours de leur migration dans les différentes zones du cerveau. Par conséquent, nous revenons finalement au même problème.

Il existe un autre facteur qui empêche la reproduction exacte d'une information. En magie, le symbole a pour fonction de stimuler l'inconscient personnel ou collectif, en particulier le système cognitif. Certains symboles sont associés à des archétypes, éveillant des informations précises dans la conscience. Cette stimulation crée un lien avec le concept qu'il représente et se connecte à l'objet qui y est lié par un effet synoptique.


Les sciences cognitives reconnaissent que seul un symbole abstrait est réellement bien mémorisé, il s'agit du prototype. À chaque fois que nous percevons un symbole, le processus cognitif permet de reconnaître cette forme abstraite grâce à toutes les connaissances que l'on a sur celui-ci (phénomènes "bottom-up" et "top-down").


Cependant, chaque stimulus est complètement différent à chaque fois que l'on fait appel à ce processus, ce qui entraîne une complexification du prototype à chaque utilisation. Ainsi, il est impossible de reproduire à l'identique une charge énergétique, même si l'on a l'impression de le faire. Cette réalité doit être prise en compte dans toutes les opérations magiques devant être répétées. Pour approfondir ce sujet, nous vous invitons à consulter l'ouvrage "Les Mécanismes de la Pratique", publié par Alliance Magique éditions, disponible dans toutes les librairies.



Afin d'illustrer le propos, il est possible de prendre pour exemple la lettre Alpha de l'alphabet grec qui est à l'origine de notre lettre A et d'examiner son évolution au fil du temps. Cette étude met en évidence le phénomène du prototype dans le cerveau humain. En effet, bien que nous soyons capables de lire la même lettre, l'information qu'elle véhicule est présentée de manière différente à chaque fois. Ce principe s'applique également à d'autres rituels, tels que ceux visant uniquement le client. Dans cette perspective, l'utilisation de diverses techniques s'avère être une stratégie efficace pour maximiser les chances de réussite d'un rituel. Ce phénomène est universel en magie et dans le domaine de l'énergétique en général, quelles que soient les circonstances.

Il existe de nombreux autres concepts qui corroborent l'impossibilité de déterminer une notion de temps en magie. Bien qu'il soit complexe d'approfondir ces concepts majeurs, il est toutefois important de souligner que la notion de temps en magie est abstraite dans son ensemble.


Toutefois, pourquoi constate-t-on que tant de personnes énoncent des propos fantaisistes ? Pourquoi tant de pseudo-praticiens avancent-ils des dates ou invoquent-ils la voyance ou des entités pour affirmer que les choses se produiront à un moment donné ?


Est-il même utile de répondre à cette interrogation ? La cupidité y est pour beaucoup. En effet, le pseudo-praticien tient un discours mensonger pour vous rassurer, vous faire patienter, voire vous inciter à revenir vers lui. D'autres encore font preuve de paralogisme, c'est-à-dire qu'ils sont sincères et croient en ce qu'ils disent, mais leurs affirmations demeurent des arguments fallacieux, semblables à des sophismes. La bonne foi et la sincérité ne garantissent pas toujours le sérieux de leur propos, ces éléments font certes partie des critères de fiabilité, mais d'autres paramètres sont également à prendre en compte et il ne faut pas les négliger.

Ainsi, il convient de souligner que les études pseudo-scientifiques proposées par les faux praticiens s'apparentent à de véritables inepties. En effet, ces derniers ont pour unique dessein de vous rassurer et de vous convaincre qu'il est possible de remédier à votre situation. Pire encore, certains n'hésitent pas à exagérer la situation dans le but de se faire passer pour le sauveur ultime. En revanche, la voyance pré-rituel en magie ne doit en aucun cas être utilisée à de telles fins et ne permettra en aucun cas de fournir des informations concrètes sur la date de réalisation d'un rituel ou sur les sentiments qui y sont associés. Elle peut cependant s'avérer utile pour déterminer les options les plus efficaces à mettre en œuvre afin de maximiser les chances de réussite d'un rituel. Dans cette optique, la voyance doit être considérée davantage comme un guide plutôt que comme une réponse. Par ailleurs, il en va de même pour les tests de détection d'envoûtement, les bilans énergétiques et les voyances classiques, qui ne reflètent en rien l'essence véritable de la voyance en raison de la malhonnêteté de certains individus.


Il est impossible de déterminer avec certitude si un rituel a échoué ou non. En effet, il est difficile de savoir si le client est trop impatient ou si son attente est vaine. Toutefois, on considère généralement que si aucun résultat n'est observé après une période de six mois, il y a peu de chances que le rituel ait réussi. Quant aux causes d'échec, elles ne peuvent pas être déterminées car il est impossible d'établir un lien de cause à effet entre le rituel et son issue. De même, il est difficile de savoir si le succès est dû au rituel ou simplement au hasard. Les corrélations ne peuvent pas être interprétées comme des preuves tangibles de l'efficacité ou de l'inefficacité d'un rituel.

En guise de conclusion, il est évident que la notion de temps en magie est sujette à des facteurs imprévisibles. Les questions relatives à la date d'effet d'un rituel ou à la vérification de son efficacité par des pseudo-études restent sans réponse. Pour de nombreuses personnes, la magie et la sorcellerie relèvent du domaine de la croyance, de la spiritualité ou encore de la religion. Bien que ces domaines soient différents, des similitudes peuvent être observées. En comparant les rituels magiques aux rituels religieux, il est évident que la question de savoir quand une prière sera exaucée ne serait pas posée à un prêtre. Ce dernier répondrait que la parole de Dieu est impénétrable. De même, pour le moment du moins, il convient de considérer que l'enseignement de la magie demeure trop occulte pour répondre à cette question.

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Sébastien G.A. Le Maôut

Sorcier ∞ Mage ∞ Occultiste

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