Difficulté : ****
Outils et/ou ingrédients nécessaires :
Techniquement vous n’avez besoin de rien mais il peut être intéressant d’utiliser un réceptacle avec :
Un cristal de roche
Un objet à associer à votre sigil Ou un pendentif/objet en or
Encens sang-dragon
Encens copal
Fonction et utilisation :
Créer un symbole personnel dans un but spécifique.
· Introduction, connaissances pré-requises :
La magie sigillaire, bien que conceptualisée au 20ème siècle par Austin Osman Spare, n'est pas une pratique récente. En effet, elle a une origine ancienne, même si elle était appelée autrement, voire pratiquée inconsciemment. En somme, Spare n'a fait que réactualiser une pratique séculaire, qui remonte à des âges extrêmement anciens et de toutes les cultures. Aujourd'hui, le sigil est souvent associé à la magie du chaos (Chaos Magick), qui l'a popularisé avec beaucoup d'élégance, en proposant des explications psychanalytiques dépassées ou des pseudo-neurosciences, comme l'ont récemment développé Philip H. Farber, Andrieh Vitimus, Gordon White, Frater U.D., Peter Carroll, Phil Hine, Laura Tempest Zakroff, John Kreiter et bien d'autres. En France, l'ouvrage de référence est sans conteste celui de Spartakus Freemann et Soror D.S.
Je vous invite évidemment à tous les lire, car chacun communique des informations et des techniques complémentaires, parfois plus avancées, qui restent intéressantes malgré quelques erreurs dans les explications plus rationnelles liées au cerveau ou à la nature d'un symbole ou d'un signe.
Avant d'expliquer en quoi consiste un sigil, il est important de souligner ce qu'il n'est pas. Si le terme "sigil" vient du mot latin "sigillum", qui signifie signature, il ne s'agit pas d'une signature énergétique, mais plutôt d'une représentation volontaire. Contrairement à la signature énergétique, qui est une séquence d'informations non-locales constitutives de l'Énergie de chaque chose, le sigil est un raccourci sémantique, sémiotique et cognitif qui symbolise une intention, un objet, une personne ou un concept. En d'autres termes, il s'agit simplement d'une représentation volontaire.
Bien que les sigils soient souvent associés à des figures graphiques, ce n'est évidemment pas toujours le cas. Il existe en effet plusieurs types de sigils, qui peuvent s'entremêler.
Examinons ensemble 10 types de sigils :
· Le sigil graphique : ce type est le plus connu de tous. Il consiste en toutes sortes de symboles dessinés, tracés ou gravés.
· Le sigil phonétique : bien qu'il soit méconnu, il est pourtant largement utilisé. Il s'agit de mots et de noms de pouvoir, prononcés ou écrits, formant une suite de lettres formant un vocable. Ce type peut être rattaché au sigil graphique. Je vous invite à visionner la vidéo de mon ami Arka de la chaîne Art Chaos sur le sujet en cliquant ici.
· Le sigil musical : souvent oublié, une mélodie peut également être une forme de sigil. Il peut être rattaché au sigil graphique et phonétique dans le cadre d'une incantation ou d'un enchantement chanté. Par exemple, la Golden Dawn ou la Théléma l'utilisait beaucoup dans leurs rites avec un nombre précis de sons de cloches ou de gongs à réaliser.
· Le sigil gestuel : bien connu, mais souvent peu compris, une mudra ou une posture corporelle est une forme de sigil gestuel. Le principe de posisme est possible.
· Le sigil figuratif, archétypal ou iconographique : ces types incluent les icônes religieuses, les mandalas et les images d'archétypes ou de mythes qui sont également des symboles chargés de sens. Ce type peut être rattaché au sigil graphique.
· Le sigil apophénique : bien plus complexe et plus rare, même s'il est très présent sans qu'on s'en rende compte. Le sigil apophénique est un objet (au sens large du terme) associé à une idée sans lien apparent, comme un signe. À la manière des synchronicités plébiscitées par le milieu New-Age, l'apophénie est l'altération de la perception de choses entre elles sans rapport apparent.
· Le sigil anamorphique : pouvant être considéré comme un sigil apophénique, le sigil anamorphique, que l'on peut également appeler sigil gestaltique, consiste à voir une structure d'ensemble dans différents objets, allant jusqu'à lui donner une forme complète. Par exemple, différents symboles et sigils situés sur des objets et dans un temple ou un occultum, créent un tout qui envoie au cerveau l'idée que c'est un objet ou un espace sacré.
· Le sigil sigillographique : bien qu'il soit souvent oublié, ce type de sigil est très utilisé. Il comprend les signatures personnelles (administratives, par exemple), les logos et les sceaux héraldiques. Ce type peut être rattaché au sigil graphique et phonétique.
· Le sigil sensoriel : très méconnu, ce type de sigil est une information sensorielle codifiée. Bien que tous les autres types de sigils puissent être associés au sigil oculaire (à l'exception des sigils phonétiques et musicaux qui sont associés au sigil auditif), il est tout à fait possible de sigiller à travers d'autres sens, tels que l'odorat, la gustation ou la tactilo-kinesthésie.
· Le sigil de matière : bien que rarement employé, ce type de sigil est une pratique possible qui consiste en la codification volontaire et motivée de la composition chimique ou de la matière en elle-même comme symbole de l'intention. Cette méthode peut être rapprochée du sigil anamorphique et apophénique.
Comment fonctionne un sigil d’un point de vue cognitif :
Le symbole a pour fonction de stimuler l'inconscient personnel ou collectif, notamment le système cognitif. Certaines formes sont associées à des archétypes, qui éveillent des informations précises dans la conscience. Cette stimulation crée un lien avec le concept qu'il symbolise et se connecte à l'objet qui s'y rapporte par un effet synoptique.
Les sciences cognitives admettent que seul un symbole abstrait est réellement bien mémorisé, il s'agit du prototype. À chaque fois que nous percevons un symbole, le processus cognitif permet de reconnaître cette forme abstraite grâce à toutes les connaissances que l'on a sur celui-ci (phénomènes "bottom-up" et "top-down").
En effet, chaque stimulus est complètement différent à chaque fois que l'on fait appel à ce processus (complexification du prototype à chaque utilisation). Ce qui implique que l'on ne saura jamais reproduire à l'identique une charge énergétique même si nous en avons la totale impression. Cette réalité est à prendre en compte dans toutes les opérations magiques devant se répéter.
Ce prototype est lui-même divisible en trois constatations : l'objet, son étiquette verbale et les connaissances communes auxquelles il se rattache.
Le subconscient joue le rôle d'homéostasie, cette capacité de conserver un équilibre en dépit des contraintes, en faisant tampon dans tout ce que capte le cerveau. Le cerveau reçoit en effet entre 5000 et 6000 informations par seconde, ce qui représente une bande passante pour le mode intuitif perceptif de 10 millions de bits d'informations par seconde, alors que le mode de la pensée consciente spéculative analytique a une bande passante de 16 à 40 bits par seconde. Le subconscient permet donc d'éviter que nous nous perdions dans la masse d'informations. C'est pourquoi l'on considère que le cerveau ne peut retenir que 9 choses en même temps, pour les meilleurs, 6 à 7 pour la moyenne supérieure, 4 à 5 voire 3 à 4 pour les cerveaux moins entraînés.
C'est pourquoi il est crucial que le sigil soit le plus simplifié possible afin de devenir un prototype suffisamment bien mémorisé. Cependant, il est important de nuancer : un ensemble complexe peut devenir un prototype si le cerveau l'a enregistré (avec du temps et de la maîtrise) comme un prototype. Ainsi, lorsqu'il s'agit d'un sceau, d'un symbole fourni, etc., il faut simplement faire preuve de patience pour que le cerveau le voie automatiquement comme un tout indissociable qui a du sens. C'est un peu comme l'entraînement à la lecture : au début, nous lisons lettre par lettre puis mot par mot jusqu'à ce que le cerveau ne prenne que des parties pour reconstituer instantanément le mot dans sa globalité et son sens.
Comment fonctionne un sigil selon la théorie énergétique :
Tout comme la perspective cognitive, le concept de sigil implique certaines notions supplémentaires. Un sigil est un raccourci vers un contenu sémantique intentionnel, généralement associé à une forme-pensée, une idée-gestalt (synoème) ou une entité/égrégore. Le prototype est sémantique et, grâce à une répétition régulière et à une croyance en l'association entre les idées qui y sont liées, il génère un conglomérat d'Énergie subtile provenant de vous-même ou de toutes les personnes y croyant, s'auto-organisant selon le principe de la syntropie ou néguentropie. Cette Énergie subtile sert alors de vecteur à l'information non-locale qui est dégagée par vos pensées.
Le simple fait d'être exposé à un prototype conduit à son intégration et à son affinement mental progressif, ce qui est appelé la catégorisation du prototype. Celui-ci devient alors une représentation mentale conventionnelle. Cependant, ce processus est long et fastidieux, et la création d'un sigil ne se fait pas en une heure malgré une tendance à le croire. Bien que sa construction puisse être rapide, sa formation énergétique est en revanche beaucoup plus lente.
Si l'on utilise un sigil qui n'a pas été alimenté énergétiquement de manière appropriée, son utilisation reste purement cognitive. Il ne sera alors qu'un raccourci systémique, par exemple, si vous avez créé un sigil de protection énergétique. Au moment de l'activer, cela va déclencher une impulsion cognitive qui aura un impact sur votre Énergie personnelle en renforçant la charge structurelle de votre dégagement énergétique (aura).
En revanche, si le sigil est correctement alimenté en Énergie, cela crée un réservoir d'Énergie dont l'utilisation est prioritaire. Prenons l'exemple du sigil de protection : lorsque vous l'activez, cela va déclencher une impulsion cognitive qui aura un impact sur votre Énergie personnelle en renforçant la charge structurelle de votre aura. Toutefois, cette activation apportera également une quantité d'Énergie supplémentaire issue de la forme-pensée associée au sigil, réduisant ainsi la dépendance à votre réserve corporelle et augmentant le niveau d'Énergie disponible.
Ainsi, l'alimentation correcte d'un sigil est la technique la plus intéressante à privilégier.
Les méthodes de création et d’utilisation :
En ce qui concerne les différentes méthodes de création graphique d'un sigil, elles sont nombreuses. La seule chose qui importe est d'utiliser celle qui vous parle le plus ou qui s'adapte le mieux à votre doxa, système magique, tradition, etc. Vous disposez d'une pléthore de sites, de vidéos et de livres qui vous fournissent de nombreuses méthodes, toutes aussi valables les unes que les autres. Certains sites proposent même des programmes qui vous permettent de créer des sigils de manière aléatoire ou en fonction des catégories que vous remplissez.
Cependant, la plupart de ces méthodes se limitent à la création d'un sigil graphique, en oubliant les autres types de sigils mentionnés précédemment. Il convient de souligner que ces méthodes ne sont que des approches « artistiques » dépendantes de différentes traditions. Elles n'ont donc qu'une importance relative par rapport à vos croyances ou préférences (que ce soit par le système astrologique, la rose-croix, l'hypnose, l'écriture intuitive, ou simplement par inspiration). Je n'ai donc pas pour vocation de vous aider à dessiner un sigil, car de nombreux guides existent déjà sur ce sujet et cela n'a pas une importance capitale. Je vous laisse donc le soin de consulter ces sources.
Dans cet article, nous aborderons des techniques plus profondes et moins couramment expliquées, afin de dissiper les fausses croyances qui continuent à être propagées. Ces fausses croyances persistent car tout le monde reprend ce que tout le monde dit déjà, en y ajoutant sa petite touche, sans réviser en profondeur les mécanismes. Par conséquent, on trouve souvent des erreurs provenant de la psychanalyse, qui a été largement critiquée pour ses nombreuses erreurs de postulats et de méthodes, ainsi que des concepts pseudo-neuroscientifiques issus de la PNL, entre autres.
Sans blâmer personne, il est nécessaire de replacer les connaissances des auteurs dans leur contexte historique. Par exemple, Austin Osman Spare écrivait à une époque où la psychanalyse était largement acceptée et considérée comme légitime. Il a fallu des décennies de progrès scientifiques pour mettre en évidence les erreurs de cette discipline. Par conséquent, reproduire aujourd'hui ce qui a été fait à l'époque est une erreur fondamentale. Il est important de mettre à jour les connaissances pour les améliorer. Ce qui est écrit aujourd'hui peut également s'avérer obsolète dans quelques décennies, et il convient de l'accepter car c'est ainsi que se déroule l'évolution et la recherche.
Pour ceux qui me suivent (sur ce site ou à travers mon livre « Les Mécanismes de la Pratique Magique » publié aux éditions Alliance Magique), vous savez que ma vocation est de déconstruire pour reconstruire afin de comprendre et d'améliorer les connaissances, et de ne pas figer ce que l'on croit être juste par paresse ou dogmatisme. Alors, allons-y et voyons comment créer un sigil de manière optimale en prenant en compte les connaissances actuelles !
· Méthodologie :
Création liminaire des propriétés syntaxiques :
1. Programmation déclarative :
L'intention est un état psychologique permettant la volition, c'est-à-dire l'acte de volonté ou l'émission d'une intention par visualisation créatrice, la volancie. Pour s'inscrire dans l'Énergie subtile, elle doit passer par un processus perceptif et cognitif. Nous avons souvent tendance à confondre la volonté avec l'intention, le désir et le besoin. La volonté est la faculté ou l'aptitude à se décider et elle constitue notre moteur pour agir. En ésotérisme et spiritualité, la volonté est considérée comme le rythme vivant de l'univers, comme l'explique Schopenhauer. Pour lui, la Volonté est ce que nous appelons l'Énergie subtile.
L'intention, quant à elle, est l'état psychologique de l'individu qui mentalise un but. Pour pratiquer de manière efficace, il est important de savoir tirer parti de l'équilibre entre la volonté et l'intention. Ce qui différencie notre volonté d'un désir ou d'un besoin est notre libre-arbitre, qui consiste en la capacité de faire un choix qui ne soit pas motivé par la facilité, la supplication ou la cupidité. L'équilibre entre concentration et lâcher-prise est également essentiel.
La première étape symbolique consiste à verbaliser son intention. Pour cela, il suffit de formuler une phrase simple, avec une seule proposition (sujet-verbe-complément) au présent de l'indicatif, en évitant les verbes du type "vouloir", "désirer", "souhaiter", qui ont une signification trop introspective. Il convient plutôt de choisir un verbe signifiant l'acte, tel que "avoir", "être" ou "faire". Cette phrase représentera l'intention comme déjà réalisée, ce qu'on appelle le décrétisme. Elle sera votre amorce cognitive qui pré-active votre visualisation tel un stimulus de votre objectif.
2. Programmation impérative :
Par la suite, il convient d'affiner la sub-symbolique en attribuant du sens à des symboles graphiques et/ou phonétiques (ou toute autre forme de sigil que vous souhaiteriez combiner) qui correspondent à votre intention. Pour ce faire, il est préférable de vous référer à votre référentiel personnel plutôt qu'à des dictionnaires de symboles. C'est à ce stade que vous pouvez commencer à tracer votre sigil ou à créer une symbolisation artistique, selon le style de sigil que vous souhaitez développer. Par exemple, si vous créez un sigil musical, vous pouvez commencer par trouver des notes qui évoquent en vous un sentiment proche de votre intention, qui correspondent à l'ambiance recherchée, etc., puis tenter de trouver une mélodie adéquate. Il s'agit là de répondre à la programmation déclarative, c'est-à-dire que les éléments de votre sigil doivent correspondre à la réponse (ou à la solution, au déroulement) à la problématique posée par votre intention. Il s'agit ainsi de donner une propriété sémantique à la sub-symbolique, chaque composant de votre sigil devant être en lien, à l'instar des différents mots qui forment une phrase ayant du sens et répondant à votre problématique. Cette étape est liée au concept de computation symbolique.
3. Instruction conditionnelle :
Ensuite, vous allez intégrer une dimension temporelle à votre visualisation, en choisissant une période, telle qu'une saison, qui sera le cadre de votre visualisation. Vous ajouterez également des notions conceptuelles telles que les personnes impliquées dans l'intention, les émotions, les contextes et les actions. Enfin, vous déterminerez un lieu qui sera lié à votre intention, en y ajoutant une dimension spatiale. Il s'agit d'une séquence itérative qui permet d'identifier la solution appropriée.
4. Interaction sensori-motrice :
Pour terminer, il convient de solliciter simultanément tous vos sens et de ressentir pleinement chaque élément : le goût, l'odeur, les textures, les lumières, les couleurs, les formes, les sons, ainsi que les sensations proprioceptives et somesthésiques.
Création énergétique des propriétés sémantiques :
Pour densifier l'Énergie tout autour de vous et vous soutenir lors de la création du Sigil, vous brûlerez du sang-dragon et du copal (en résines sur du charbon). Vous devez être détendu, calme, avec le mental disponible. Effectuez une respiration carrée et placez vos mains autour du réceptacle (en son absence, les mains simulent la tenue d'un ballon invisible). Comme pour l'exercice de la bulle énergétique, vous ressentirez l'Énergie condensée entre vos mains. Visualisez de grandes quantités d'Énergie partant de votre plexus solaire et s'agglomérant entre vos mains pour former une sphère de forme ovoïdale de la taille d'un œuf d'autruche, avec le réceptacle si vous en avez un également entre vos mains.
Lorsque vous ressentirez presque physiquement l'Énergie agglomérée entre vos doigts, visualisez une mer sombre et plasmatique d'où tout est issu et d'où tout est né. De cette mer primordiale, des rayons lumineux agitent les eaux. Des remous émergent l'œuf. Sa matière est bleue, membraneuse, presque chitineuse, luminescente et sombre à la fois. Le Sigil est projeté par notre volonté sur la surface de l'œuf.
Déclamez son mot d'activation à haute voix et vibrez-le lentement plusieurs fois. Une sensation d'électricité parcourt vos doigts. Récitez tout le processus de la création liminaire lentement et pendant au moins cinq minutes. Le but accompli s'inscrit dans l'œuf qui absorbe toutes les informations que vous lui transmettez. Pendant ce temps, continuez toujours à envoyer de grandes quantités d'Énergie à travers vos mains. Visualisez ensuite le Sigil à l'intérieur de l'œuf tout en continuant à condenser beaucoup d'Énergie. Vous serez alors presque dans un état second pendant une bonne dizaine de minutes.
Puis, lors des cinq dernières minutes suivantes, une volonté de fer et une énorme quantité d'Énergie doivent émaner de votre plexus solaire. À ce moment-là, vibrez fortement son mot d'activation. C'est la naissance du Sigil que vous verrez apparaître avec moult détails. Répétez encore et encore son mot d'activation ainsi que les phrases exprimant votre volonté et le but de votre création.
Le processus doit être impérativement répété pendant trois jours, plusieurs fois par jour si le temps et l'Énergie sont disponibles. Néanmoins, lors de chaque répétition, la visualisation de l'œuf émergeant de la Mer Primordiale doit être remplacée par celle du Sigil, afin de maintenir la cohérence du processus. Chaque jour, il convient d'ajouter des attributions symboliques ainsi que les mots de pouvoir, de sorte qu'à la fin du troisième jour, le Sigil soit complet et prêt à fonctionner.
Après trois jours, le Sigil aura accumulé suffisamment d'Énergie pour être capable d'absorber des charges plus précises que celles assignées initialement, telles que la volonté et le but.
Chaque assignation de fonction doit être visualisée avec un grand nombre de détails, accomplie et non en train de s'accomplir comme expliqué dans la création liminaire. La dernière étape consiste à permettre au Sigil de s'incarner dans le réceptacle choisi (tel qu'un talisman, une statuette, etc.) et de n'en sortir que pour réaliser ses tâches, ce qui dure généralement de 20 à 30 minutes. À la fin, il convient de vibrer son mot d'activation et de visualiser le Sigil accomplir ses tâches.
Ensuite, il faut lâcher prise totalement ! Bien que le lâcher-prise et le phénomène de rupture soient deux notions dépendantes l'une de l'autre, ils sont différents. Le phénomène de rupture est la capacité d'interrompre son rituel au bon moment, lorsque les forces sont à leur acmée, et de passer à autre chose instantanément afin de libérer l'Énergie subtile chargée. Le lâcher-prise est un état d'esprit à entretenir pour arriver plus facilement à ce phénomène. C'est une forme de fatalisme positif, laissant les choses se faire pour éviter les attentes sclérosantes. Ce n'est pas une forme d'abandon, mais de confiance. Parvenir à ces deux facettes permet d'éviter de maintenir l'Énergie subtile en place, ce qui pourrait la nourrir d'informations contradictoires ou hors-sujet.
On lit partout qu’il faut bruler le support du sigil afin de l’oublier pour que seul l’inconscient l’inscrive, est-ce vrai ?
Il est inexact d'affirmer qu'il suffit de brûler le support, au contraire il faut faire usage du phénomène de rupture et du lâcher-prise pour oublier en quelque sorte une information sans la perdre pour autant. Cette notion de brûler le support est erronée et simpliste. Dans le cadre de la pratique des tatouages magiques, il va sans dire que brûler la peau n'est pas une solution envisageable. Il s'agit là d'une idée apparue à l'époque de la conceptualisation de la méthode du sigil, à l'apogée de la psychanalyse. Cependant, les avancées technologiques et techniques ont permis une meilleure compréhension des mécanismes de notre cerveau et ont révélé que nous ne perdons rien réellement de notre mémoire. L'oubli se produit lorsque le stimulus n'est pas suffisamment associé au souvenir, ce qui souligne l'importance d'intégrer les associations comme un tout, un prototype, afin de les catégoriser de manière optimale dans notre cerveau. Les concepts de conscient et d'inconscient ont également été révisés et corrigés. Les travaux d'Ebbinghaus ont permis d'établir plusieurs courbes d'oubli ainsi que des informations précises sur ce phénomène. Ce dernier peut être rapproché de la courbe du phénomène de rupture et du concept de lâcher-prise. En effet, l'oubli ne survient qu'après plusieurs jours sans révision d'une information, sauf dans certains cas particuliers tels que les traumatismes ou les évènements marquants. Par conséquent, brûler un support ne permet pas d'aller plus vite dans le processus d'oubli. Il est au contraire essentiel de garder une trace de l'information pour éviter une déperdition naturelle de la forme-pensée, qui doit être régulièrement comblée pour maintenir un réservoir d'Énergie intact. Il convient également de souligner que la mémoire à long terme ne se résume pas à l'inconscient, mais qu'elle est répartie entre plusieurs types de mémoire. En somme, cette idée simpliste est désormais obsolète. De même que la croyance selon laquelle il suffirait de regarder un sigil pour l'activer est erronée. Par exemple, si vous avez placé un sigil sur votre table d'autel et que vous passez à côté en faisant le ménage, le simple fait de le voir ne suffira pas à l'activer. Le processus cognitif ne fonctionne pas de cette manière. Tout d'abord, votre cerveau cherchera continuellement l'équilibre entre l'assimilation (c'est-à-dire l'appropriation et la transformation du sigil en nouvelles données informationnelles) et l'accommodation (qui consiste à adapter une réaction existante aux données informationnelles). En outre, le traitement cognitif du sigil oscille entre le traitement discursif et le traitement par imagerie, que ce soit de manière analytique ou expérientielle.
Le simple fait de voir un sigil déclenchera une perception, une attention, puis une sensation (qui ne doit pas être confondue avec l'activation), qui vous connectera certes à la forme-pensée mais ne l'utilisera pas nécessairement (il convient de faire attention aux biais de raisonnement tels que le Pro Causa Non Causa). La mémoire, la représentation, le raisonnement, la catégorisation et la reconnaissance sont des étapes préalables à la prise de décision (et c'est à ce moment que votre volonté entre en jeu pour activer le sigil), et c'est seulement après cette étape que l'action se met en place et que le comportement en découle. Ainsi, il n'y a pas lieu de craindre quoi que ce soit.
Utilisation d’un sigil :
Activation :
Un sigil ne fonctionne pas de manière autonome, comme cela a été mentionné dans la partie précédente. Il est impératif de l'activer. Pour ce faire, en plus de visualiser et/ou prononcer son mot d'activation, il est important de se rappeler de tous les éléments qui le composent et de le ressentir énergétiquement. Ensuite, il faut lui donner une impulsion pour qu'il agisse en lui donnant une direction, en visualisant avec précision ce qu'il doit faire et comment il doit le faire.
Il peut arriver qu'un sigil soit suffisamment ancré dans la psyché d'une personne pour agir par impulsion inconsciente. Par exemple, un sigil de protection peut être activé si la personne ressent un danger. J'ai déjà vécu une telle expérience où le sigil s'est imposé à moi, et j'ai dû décider si je voulais le laisser agir selon ma volonté ou non. Bien sûr, dans cet exemple, contrairement à un Gardien ou à un Serviteur, le sigil n'a pas de semi-conscience artificielle ; c'est simplement notre esprit qui a reçu un stimulus suffisant pour nous rappeler son existence.
Ainsi, le simple fait de placer un sigil sur un objet en pensant que l'onde-de-forme (qui n'en est pas une, car contrairement à la croyance populaire, l'onde-de-forme n'est pas un symbole en deux dimensions) agira automatiquement est inefficace. C'est pourquoi rien ne se produit lorsqu'une personne se fait tatouer des symboles magiques. Prenons par exemple le sigil de la Fleur de Vie, qui est très populaire dans le milieu New Age. Beaucoup de personnes achètent des bols gravés ou dessinés avec ce sigil et y déposent des pierres ou des objets pour des rituels de purification. Toutefois, nous passerons outre le fait que ce sigil a des programmations bien trop instables pour être efficace. Imaginons qu'il soit efficace : il faudrait l'activer et diriger sa forme-pensée pour qu'il puisse avoir une action. Sinon, il ne sera qu'un simple bol gravé.
Lorsque l'on parle d'activation, il est important de préciser qu'il ne s'agit pas d'un simple bouton on/off, comme certains le prétendent. L'activation donne une impulsion qui se tarit naturellement assez rapidement si le praticien ne reste pas concentré sur l'action. Il ne s'agit donc pas d'allumer et d'éteindre un sigil, car il ne s'agit pas d'une machine (ni d'un récepteur ni d'un émetteur).
Applications en rituel :
En rituel, il est courant d'utiliser de nombreux symboles, comme cela a été expliqué précédemment. Cependant, le cerveau ne peut pas traiter efficacement trop d'informations à la fois de manière consciente. Par conséquent, il est essentiel de veiller à ce que tous les symboles soient bien intégrés dans votre psychisme. Il est fréquent de voir de nombreuses personnes graver ou peindre des sigils sur leurs outils simplement parce que la tradition l'exige. Cependant, si vous ne les connaissez pas réellement, cela n'aura aucun effet cognitif ou d'activation de la forme-pensée associée. Tout au plus, cela vous donnera l'impression que l'outil en question est sacré ou consacré, ce qui est un biais cognitif courant lié à l'Énergie numineuse (le numen).
Si vous souhaitez aller plus loin dans l'utilisation d'outils consacrés, il est crucial de connaître chaque symbole et d'être capable d'en comprendre la logique doxastique qu'ils forment tous ensemble, dès le premier regard. Si vous devez vous en souvenir, cela signifie que ces symboles ne sont pas encore bien intégrés. Lorsque tout est bien ancré, tant individuellement qu'en globalité, les effets cognitifs peuvent vous aider à générer le sens de la ritualité, vous permettant ainsi de vous connecter aux formes-pensées associées.
En conclusion, il est évident que graver ou utiliser quelque chose qui est erroné ou que vous ne comprenez pas totalement n'aura aucun effet particulier. Le travail et l'étude restent les meilleurs garde-fous pour une pratique rituelle efficace.
Il n'est pas rare d'observer des personnes qui mêlent sans retenue des symboles et des sigils issus de traditions, systèmes ou doxas différents voire opposés, ou qui les détournent de leur usage culturel. Il convient d'être vigilant, car les interprétations subjectives ne sont pas nécessairement conformes aux usages culturels et l'appropriation culturelle ne garantit pas l'accès à la forme-pensée du sigil. À titre d'exemple, dans le vaudou, on trouve de nombreux vévés, des sigils associés à différentes divinités propres à la culture vaudouisante. Si vous n'êtes pas familiarisé en profondeur avec leur signification et leur usage, l'utilisation d'un vévé dont la signification diffère de celle d'une rune ne vous permettra pas de mélanger les deux Énergies (même si beaucoup aiment à croire le contraire...), mais créera simplement quelque chose de nouveau. Il est donc important d'éviter de mélanger des systèmes qui ne vont pas ensemble, car cela peut générer un effet Stroop dans votre cerveau (comme une sorte de petit bug) qui aura pour seul effet de vous sortir du contexte et donc d'empêcher une bonne imprégnation du sigil. En conséquence, il est impératif d'être prudent avec le matériel symbolique que vous utilisez, car cela ne produira pas nécessairement l'effet escompté. Si vous ne disposez pas d'une source fiable pour votre matériel, il est préférable de le créer de toutes pièces.
Conclusion :
Les limites d’utilisation :
Il est souvent erroné de penser que les limites de l'imagination sont inexistantes en ce qui concerne les sigils. En réalité, il y a des limites à leur efficacité. En effet, les sigils ne produisent l'effet escompté que sur la personne qui les a créés ou sur ceux qui en connaissent la signification. Présenter un sigil à un profane n'aura aucun impact sur lui et ne l'activera pas. Si l'on souhaite que le sigil ait un effet sur des personnes qui n'en ont pas connaissance, une autre pratique doit être adoptée, telle que la création d'un égrégore serviteur ou gardien, ou le principe de tirauclairisme, qui peut être consulté dans mon ouvrage Les Mécanismes de la Pratique Magique. Il convient également de souligner que la voyance ou la médiumnité ne se sont pas révélées très efficaces pour déterminer l'usage d'un sigil, en raison de nombreux biais, et que cette croyance a souvent altéré la transmission du savoir.
En outre, un sigil associé à une forme-pensée est constitué de charges énergétiques qui sont proactives et non réactives. Par conséquent, créer un sigil en pensant qu'il aura pour effet de vous trouver du travail ou de l'amour est inutile. Toutefois, concevoir un sigil qui a pour but de vous aider à développer des vertus ou des traits personnels qui vous permettront d'atteindre votre objectif est une excellente idée. Par exemple, dans le cadre d'un sigil visant à trouver l'amour, si vous êtes timide, il convient de créer un sigil qui vous donnera l'élan nécessaire pour sortir de chez vous, pour parler en public, pour avoir du courage, pour avoir de l'éloquence, pour vous empêcher d'avoir trop peur (même si cela nécessite une réflexion introspective approfondie), etc. C'est en adoptant tous les comportements et émotions nécessaires que la situation souhaitée peut se manifester, et pas simplement parce que vous avez griffonné un symbole. Il convient également de souligner que le support utilisé pour le sigil revêt une grande importance. Bien que n'importe quel matériau puisse être utilisé, il est préférable d'opter pour un matériau qui soit un condensateur d'Énergie subtile, neutre et suffisamment émetteur et récepteur, tel qu'un cristal de roche, de l'or ou de l'argent. Il est donc conseillé de tenir compte des catégories élémentaires telles que le biologique, le culturel et les fonctionnalités cognitives.
Enfin, comme toutes les pratiques magiques et énergétiques, la plus grande limite sera relative à chaque individu. Plus l'on sera entraîné énergétiquement, plus les chances de voir sa pratique opérative seront élevées. Dans le cas contraire, cela ne sera qu'une illusion.
SITES POUR VOUS AIDER À LA CRÉATION GRAPHIQUE DU SIGIL :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR ALLER PLUS LOIN :
- Les Sigils, la magie du XXIème siècle, sceaux et talismans, de Spartakus Freemann et Soror D.S.
- Les Sigils : traité de magie pratique : les clés du succès, de Frater U.D.
- La Chaos Magick pratique : manipulation de la réalité par le courant Ovayki, de Andrieh Vitimus
- La magie mentale : exercices de méta-magie et d’invocation, de Philip H. Farber
- Les protocoles du chaos, techniques magiques pour évoluer dans la nouvelle réalité économique, de Gordon White
- ainsi que les ouvrages des autres auteurs cités en introduction...
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